August 2010 “Courrier Picard” France

Paul McNulty, orfèvre du piano-forte

Paul McNulty fabrique des pianos-forte, ancêtre de l’instrument moderne. Il en vante les qualités sonores et de révéler les œuvres qui ont été écrites pour lui. Des pianos-forte de la facture McNulty seront présentes et joués lors de la Nuit du piano, le 21 août.

Paul McNulty, Qu’est-ce qu’un piano?

Le Piano-forte désigne la première version du piano, inventée par le facteur italien Bartolomeo Cristofori vers 1700, jusqu’à la fin du XIXe siècle. Le piano-forte a été l’instrument avec lequel Haydn, Mozart, Beethoven, ainsi que des compositeurs romantiques tels que Schubert, Chopin et Liszt ont écrit leur musique. Il est devenu obsolète et a été absent de la scène musicale pendant de nombreuses décennies. Vers la fin du XX siècle, le piano-forte a été relancé, en raison de l’intérêt porte à l’interprétation de la musique de cette époque. Ce qui est intéressant, c’est d’essayer de donner, dans mes reproductions, les types de sonorités propres à chaque facteur d’instrument.

Pour le public, les sonorités sont-elles différentes de celles d’un piano moderne ?

Les pianos-forte, quand ils sont de différentes époques et produits dans différents pays, ne sont pas  tous pareils. Le toucher et la sonorité de l’instrument, petit et léger, réalisé par Augsburg Stain, en 1788, sont très différents de ceux du Paris Pleyel de 1830. Comme le piano moderne, le piano-forte peut varier le volume sonore de chaque note, en fonction du toucher du musicien. Le timbre de cet instrument est très différent de celui du piano moderne. Le son peut être plus doux. A titre de comparaison, les pianos actuels sont un peu plus uniformes dans la répartition de leurs sons.

Pourquoi ce type de piano est-il recherché par les musiciens?

La différence de ton et de toucher entre les pianos anciens et ceux d’aujourd’hui est si grande que la musique change de sens. De nombreux musiciens préfèrent travailler dans cette direction. Des œuvres qui semblent peu intéressantes à jouer sur des pianos modernes deviennent extrêmement impressionnantes sur les instruments pour lesquels elles ont été  écrites.

Pour ces musiciens, le jeu sur un piano-forte est-il différent?

Bien sur. Le toucher est très différent et la musique aussi. Le public pourra le constater, le 21 août, où nous présenterons quatre types différents de piano-forte-Stein, Walter, Graf et Pleyel –au cours du concert joué par Viviana Sofronitsky. Elle est spécialiste du piano-forte et musicienne de renommée mondiale. Il est important de reconnaître que «piano-forte» est un terme général qui arbitre de nombreux instruments différents.

Quelles sont les difficultés techniques du facteur de piano pour réaliser cet instrument ?

Je passe beaucoup de temps dans les musées d’instruments, ou j’apprends des grands maîtres du passé. Pour faire un bon piano-forte, il faut posséder l’inspiration, du cœur et de bonnes mains.

Le facteur d’instrument doit-il trouver des matériaux spéciaux ?

Le matériau le plus important est le bois. La qualité du son dépend de la qualité du bois.
Mes sources de bois sont les mêmes que celles utilisées à Vienne au XVIIIe siècle.

Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fier?

Mon Pleyel: La première reproduction fidèle du Pleyel préféré de Frédéric Chopin».


Propos recueillis par Vincent Hervé.

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